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  • Emilie

Extraordinaire Patagonie chilienne !


Et hop, le Cap Fagi saute dans un bus à 6 heures du matin et c’est parti pour le Chili ! Le chauffeur a un peu transpiré pour faire entrer toutes nos valises dans le minibus entre Ushuaia et Rio Grande, qu’à cela ne tienne, nous continuons tranquillement notre nuit dans le véhicule malgré le parfum bon marché et la musique à fond… Les 3 heures dans le premier bus sont vite passées. Le temps de se dégourdir les jambes à la gare routière et c’est parti pour le deuxième trajet, qui va durer 8 heures cette fois. Bien installés dans le bus, nous alternons jeux, films et paysages. Le trajet est aussi rythmé par des arrêts pour laisser passer des guanacos, le passage du bac dans le détroit de Magellan et bien sûr le passage de la redoutée frontière chilienne ! Avant d’arriver au poste frontière, on nous informe qu’il nous reste peu de temps pour manger toutes nos provisions, achetées en prévision du long voyage, car les douanes chiliennes interdisent le passage des fruits, des légumes et de tout un tas de choses ! C’est donc l’heure du repas et d’une distribution générale de nos vivres au plus grand plaisir des autres voyageurs… Le reste partira malheureusement à la poubelle. Une heure et un bus vidé et passé au scanner plus tard, la frontière est enfin passée ! Il n’y a plus qu’à refaire les courses…

Nous avons fait escale à Punta Arenas, où nous avons une nouvelle fois retrouvé Maud et Cloé pour l’apéro. Ca nous fait tellement plaisir de recevoir du monde en voyage… Nous échangeons sur nos voyages, comme souvent et nous retrouvons à parler gastronomie. Du coup une promesse est donnée : si on se retrouve lors d’une prochaine étape, je vous cuisine un rougail-saucisses ! A suivre… Punta Arenas ne nous a pas vraiment enchantés, nous en avons profité pour faire quelques emplettes, peaufiner notre blog et nous reposer… Nous avons tout de même fait une excursion mémorable sur l’Isla Magdalena, à la rencontre des pingouins de Magellan. En raison de vents forts, nous avons attendu jusqu’au dernier moment de savoir si la croisière aurait lieu, elle avait d’ailleurs été annulée la veille. La chance nous sourit, comme si souvent et nous voilà partis, accompagnés de sympathiques français, sur le détroit de Magellan. Le vent souffle fort, mais le maté nous réchauffe, ainsi que nos échanges sur la Guadeloupe avec une famille adorable qui y vit depuis deux ans. Mais LA rencontre du jour, c’est celle de David. Il est conteur, un si joli métier ! Au fil de l’après-midi, il tisse un lien avec les enfants, avec qui il dessine, discute et raconte des histoires tordantes en se servant de leurs doudous ! Une personne sensible et attachante que nous n’oublierons pas ! Nous arrivons enfin sur l’île aux pingouins tant attendue. Ils sont des milliers. 58000 couples pour être précis ! Et ils ont des petits, encore recouverts de leur duvet, c’est si mignon ! Nous nous amusons beaucoup à les observer. Malheureusement, le vent est si violent, qu’on nous presse pour embarquer au plus vite sur le ferry. Un peu dommage, mais les images en valaient la peine !

Nous rejoignons Puerto Natales, où nous logeons dans un Air BnB superbe ! Nous y retrouvons La Parenthèse, une famille du Sud de la France avec qui nous étions en contact depuis quelques jours à échanger via Facebook des bons plans sur la Patagonie. Les parents dînent tranquillement tandis que les enfants s’entendent si bien qu’on ne les voie pas de la soirée ! Le rendez-vous est pris pour une balade tous ensemble au parc national Torres Del Paine quelques jours plus tard…

Notre appartement est si confortable qu’il serait dommage de ne pas le partager. Qui invitons-nous à dormir le lendemain ? Maud et Cloé ! Les filles sont arrivées, toujours en stop, un jour après nous et les retrouvailles se passent, bien évidemment, autour du rougail-saucisses promis ! S’en suivent des parties de Uno endiablées, des échanges de vieux souvenirs d’études et un nouveau rendez-vous pris pour une balade ensemble à la prochaine étape…

Et quelle étape ! Nous entrons quelques jours plus tard dans le grandiose Torres del Paine. Pour nous un des paysages les plus extraordinaires de notre voyage. Les lacs de glaciers ont des eaux turquoise et ils sont bordés de montagnes abruptes au sommets enneigés. Le vent souffle fort, nous avons eu des rafales à 90 km/h, ça décoiffe ! Nous retrouvons nos amis de la Parenthèse pour une jolie balade appelée « Mirador los Cuernos », où on a une vue magnifique sur les montagnes et sur une bien jolie cascade. Nous manquons de nous envoler et croisons un tatou, qui lui n’a pas l’air plus perturbé que cela par le vent et trace sa route devant nos yeux. Une drôle de petite bête !

Le soir, nous profitons pleinement de notre hôtel, situé sur le lac Péhoé et accessible uniquement par une passerelle. Ca fait rêver de dîner avec une vue pareille ! Et c’est à ce moment-là qu’on est contents que les journées soient si longues en Patagonie, car le soleil se couchant à 23 heures (il se lève à 4 heures), on peut profiter de la vue panoramique jusqu’à l’heure du coucher !

Le lendemain, nous prenons le catamaran jusqu’au départ d’une des étapes du « W », la fameuse randonnée à faire dans ce parc. Celle-ci se faisant sur 5 jours, nous n’en ferons qu’une partie, celle qui va vers le glacier Grey. Je dis bien « vers », car pour apercevoir le glacier, il y a quelques kilomètres à marcher. Les enfants et moi ferons un aller-retour de 7 kilomètres et croiserons des icebergs, tandis qu’Arnaud, Maud et Cloé terminent l’aller-retour de 22 kilomètres en environ 7 heures. Chapeau à tous les trois ! Sur le chemin, nous observons une nature fort jolie. Beaucoup de verdure, des petites fleurs colorées, mais aussi des baies, car c’est la saison. Nous nous régalons d’ailleurs de groseilles sauvages sur les conseils d’un sympathique monsieur français rencontré sur le chemin. Le vent étant extrêmement fort, j’encorde les enfants à moi lorsqu’ils veulent jouer près des falaises. Ils se prennent au jeu ensuite et je promène tantôt des petits chiens, tantôt je deviens leur cheval. Au final, je les ai pas mal tirés dans les montées ! Au retour, le vent est si fort dans notre dos que les enfants tombent. Alice marche fièrement tout le chemin et Charles n’est pas en reste. Il s’effondrera au dernier kilomètre et je me retrouve avec notre bonhomme sur le dos, mon sac devant et Alice qui me guide car je ne vois plus mes pieds ! Nous arrivons après presque six heures de marche et serons rejoint par Arnaud et les filles, à peine une heure et quart plus tard. C’est fatigués, mais fiers, que nous rentrons avec le ferry et savourons un pisco sour bien mérité !

Nous avons vraiment aimé ce parc aux paysages fantastiques et aux couleurs incroyables. C’est pour nous le clou de la Patagonie chilienne. Retour maintenant dans la Patagonie argentine pour se mettre des glaciers plein la vue !


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