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  • Emilie

Philadelphie et les Amish de Lancaster


Philadelphie alias « Philly » pour les intimes, se révèle une étape tranquille après la folie new-yorkaise. Nous posons nos valises dans un joli studio du centre-ville (merci Folke et AirBnb, une fois de plus pour la trouvaille !) et décidons de vivre tranquillement les trois jours prévus ici.A Philly, le street art est roi. Nous découvrons avec curiosité les jolis « murals » qui ornent la ville. Il y en a à tous les coins de rue. 3800 en tout, c’est dire à quel point cette ville est colorée… Ca réhausse les trottoir peu avenants, il faut quand même le dire.Nous visitons, à deux pas de chez nous, les Magic Gardens, une œuvre de l’artiste Isaiah Zagar qui se découvre en y déambulant. Les enfants sont ravis de marcher dans ce labyrinthe de miroirs et de mosaïques. Ils sont aussi très amusés d’y voir encastrés des bouteilles de verre ou … des WC ! Alice, très sensible à l’écologie, félicite l’artiste d’utiliser à ce point l’art du recyclage. Philadelphie, c’est aussi une importante place de l’Histoire américaine. C’est ici que fut signée en 1776 la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis. Nous visitons donc le lieu de la signature et admirons la fameuse cloche de la liberté, la Liberty Bell, symbole de la liberté à travers le pays. Son slogan : “Proclaim Liberty Throughout All the Land Unto All the Inhabitants thereof” est une citation de l’Ancien Testament qui a inspiré les révolutionnaires américains, notamment les abolitionnistes lors de la lutte contre l’esclavage. Philadephie, symbole de liberté ? De tolérance dans tous les cas. C’est une ville qui a depuis les débuts de son existence prêché des valeurs d’égalité, de tolérance et de non-violence. Son nom veut d’ailleurs dire « amitié fraternelle ». Nous avons été charmés par son côté ouvert d’esprit et multi-culturel et aussi gastronomique. Je parle bien-entendu du fameux Philly-cheese-steak, un sandwich de bœuf et fromage dégoulinant à souhait qui a ravi nos papilles !

Après le tumulte de toutes ces grandes villes américaines, certes chargées d’histoire mais quand même drôlement épuisantes, nous nous octroyons une retraite dans la campagne de Pennsylvanie et prenons la direction de Lancaster pour découvrir la culture Mennonite et en particulier la culture Amish. Quelle expérience ! La campagne sous le soleil de l’été indien, c’est un joli spectacle de couleurs à part entière. Du vert et de l’or à perte de vue, des champs ce maïs prêts à être moissonnés, des citrouilles et des chrysanthèmes donnant une belle touche de couleurs, voilà de belles teintes automnales !Pour mieux nous familiariser avec la culture amish, nous décidons de faire un tour en buggy avec l’un d’entre eux. Les buggies ce sont ces drôles de petites calèches noires dans lesquelles roulent les Amish. C’est un des nombreux symboles de leur vie simple et à l’écart de la modernité. Le conducteur de notre buggy, Edmond, est un Amish de l’ancienne génération. Il s’intéresse vivement à notre pays d’origine, à l’agriculture chez nous, au nombre de vaches dans nos fermes, à nos professions etc. Il y a longtemps que personne ne nous avait posé de telles questions ni parlé avec une telle sincérité. J’ai presque envie de dire « naïveté ». Disons plutôt « simplicité ». Le lendemain, pour encore mieux comprendre ce mode de vie plutôt hors du commun, nous nous sommes rendus au centre de visite Mennonite et avons pris un guide qui durant 3 heures dans notre véhicule, nous a montré et expliqué les caractéristiques et les règles des Amish. POur les amateurs, demandez Carl, il parle un excellent français est il est super! Nous avons été assez fascinés par cette communauté, basée sur l’entraide, la valeur travail, l’union avec la nature et bien sûr l’application à la lettre des principes bibliques. Les Amish du comté de Lancaster sont un modèle parmi la communauté Amish (qui compte environ 300'000 membres), car ils ont très peu de conflits et sont extrêmement prospères. C’est même un peuple en pleine expansion avec une croissance de 3.5% par an ! De quoi faire rougir bon nombre de pays d’Europe. Mais pourquoi une telle prospérité ? Gardons en mémoire que les Amish vont à l’école (Amish bien entendu) jusqu’à leurs 14 ans. Ensuite ils commencent l’apprentissage d’un métier. Cela fait d’eux une main d’œuvre ouvrière extrêmement appréciée car ils travaillent de façon très minutieuse. Par contre, n’ayant aucun diplôme officiel, il leur est plus difficile de s’intégrer dans la société normale. A partir de leurs 16 ans et jusqu’à leur baptême (qu’ils décident en leur âme et conscience, c’est là un de leurs principes fondamentaux), ils sont libres de choisir s’ils veulent rester dans la communauté ou partir. Apparemment, 90% d’entre eux décident de rester. Est-ce dû au confort et à la simplicité enviable de leur mode de vie ou aux difficultés d’intégration à appréhender pour passer de l’autre côté ? Ce n’est pas à nous de répondre à cette question. En tous cas, nous avons admiré leurs propriétés superbement entretenues, leur simplicité, leur savoir-faire manuel et que dire de ces images -comme sorties d’un tableau naturaliste- des hommes menant leurs chevaux (parfois 6 ou 8 bêtes !) pour la moisson ? C’est comme être téléporté deux siècles en arrière. Nos enfants avaient l’air presque envieux et nous nous sommes posés pas mal de questions lors de notre séjour. Notre société a-t-elle définitivement perdu la notion de rapport avec la nature au profit de la surexploitation? Nous avons dormi dans un hébergement atypique dans un hôtel de wagons-lits dans la ville de Strasburg. Quoi de plus normal pour fêter notre anniversaire de mariage qu’un weekend à Strasbourg ! (Pour ceux qui ne le savent pas, c’est une tradition entre Arnaud et moi de fêter notre anniversaire de mariage en amoureux dans la capitale alsacienne…), ce qui a ravi nos petits, malgré la température plutôt glagla !Et pour finir, sachez que ces chers Amish, nous l’avons testé, comprennent le suisse-allemand ! Ils ont des cantiques vieux de 400 ans, et parlent toujours la langue de leurs ancêtres Zurichois, le pennsylvanian dutch, qui n’a ma foi bien moins à voir avec le hollandais qu’avec ce doux murmure suisse ! Quelle situation cocasse que de se retrouver au fon fond d’une boutique de quilt avec une vendeuse Amish d’un certain âge fort sympathique en train de baragouiner nos dialectes pour essayer de nous comprendre. Alice était sidérée !!

Nous nous envolons pour la Louisiane demain et avant je vous parlerai de notre sympathique séjour à Washigton DC, capitale américaine qui ne nous a pas déçus. A bientôt !


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